Voici une courte vidéo pour introduire l'élevage bovin laitier. Accompagnée du script et du diaporama (téléchargeables en fin d'article), elle peut être utilisée en cours ou bien introduire l'un de nos jeux sérieux.
Vie d'une vache laitière
Une vache laitière nait le plus souvent sur la ferme dans laquelle elle va passer sa vie. L’éleveur est responsable de l’amélioration génétique de son troupeau : il sélectionne ses vaches les plus productives et les fait se reproduire avec des taureaux les plus adaptés à ses besoins pour que son troupeau soit le plus performant possible.
Les femelles grandissent sur la ferme. On parle de génisse pour désigner une jeune vache qui n’a pas encore eu de veau. A l’âge de 15 mois, les génisses sont mises à la reproduction : on les insémine avec du sperme de taureau pour les féconder. La génisse sera ainsi gestante, ce qui signifie « enceinte ». La gestation, période durant laquelle la vache est gestante, dure 9 mois. Au terme de ces 9 mois, c’est la mise-bas ou vêlage, soit l’accouchement pour une vache.
Dans les heures qui suivent la naissance, le veau nouveau-né et sa mère sont séparés. Cela permet de faciliter la gestion de l’élevage et d’assurer la bonne santé de la mère et de son petit.
Après le vêlage, la vache commence à produire du lait. En effet, c’est le fait d’avoir un petit qui déclenche la lactation. Elle va produire du lait pendant 10 mois au cours desquels elle sera traite chaque jour.
3 mois après le vêlage, la vache est à nouveau inséminée. Elle sera donc pleine (gestante) pendant sa lactation. 2 mois avant la fin de la gestation, l’éleveur tari la vache : il arrête de la traire ce qui a pour effet de stopper la production de lait. Ce tarissement permet un assainissement des mamelles et permet à la vache de garder de l’énergie pour sa fin de gestation.
Lorsque le veau naît, une nouvelle lactation commence. Ce cycle va se répéter entre 1 et 5 fois. Lorsque la vache ne produira plus assez de lait ou si elle développe un problème de santé elle est réformée : l’éleveur la vend pour qu’elle soit engraissée puis abattue. La viande de bœuf que l’on consomme peut donc également provenir d’animaux issus de troupeaux laitiers. Les vaches réformées sont remplacées par les génisses que l’éleveur a gardées et élevées dans ce but, qui assurent le renouvellement du troupeau.
Où vit une vache laitière ?
Certains éleveurs font le choix de faire vivre leurs vaches en bâtiment, d’autres prennent l’option de les faire vivre dehors et de les laisser pâturer. Mais la plupart du temps, elles font les deux : elles restent protégées dans le bâtiment pendant l’hiver et sortent aux beaux jours.
La plupart des bâtiments de vaches laitières leur permettent de se déplacer à leur guise entre une aire d’alimentation et une aire de repos. L’aliment est déposé dans l’allée centrale et les vaches passent leur tête dans le cornadis pour manger. Dans certaines fermes, les vaches sont équipées d’un collier avec une puce électronique qui leur donne accès en plus à un distributeur d’aliments complémentaires.
Au pré, les vaches sont libres de se déplacer à l’intérieur des prairies. Elles mangent directement l’herbe présente qui est leur aliment principal. L’éleveur veille à ce qu’elles aient accès à de l’eau tous les jours, va les chercher et les ramène pour la traite 2 fois par jour.
Que mange une vache laitière ?
Les fourrages sont à la base de l’alimentation d’une vache. Composés des tiges et des feuilles des plantes, ils sont riches en fibres et non digestibles par les humains. Ils apportent peu d’énergie mais permettent la rumination du fait de leur faible digestibilité. Parmi les fourrages on peut compter l’herbe, le foin (qui est de l’herbe coupée et séchée) ou encore l’ensilage, qui est un mode de conservation d’un fourrage : la plante est broyée, entassée puis on la laisse fermenter de façon anaérobie (sans oxygène) pour que le fourrage se conserve mieux.
La rumination c’est le mode de digestion d’une vache, qui est un ruminant. Les ruminants ont 4 estomacs (rumen, bonnet, feuillet, caillette). Après avoir été mâché et avalé une première fois, l’aliment se retrouve dans le rumen. Les morceaux assez petits pour passer dans la suite du tube digestif y vont, le reste remonte dans la bouche pour être remâché : c’est la rumination.
Les fourrages sont complétés par des aliments concentrés, riches en énergie et/ou en protéines. Les céréales comme le blé ou l’orge apportent de l’énergie alors que les tourteaux apportent de l’énergie et/ou des protéines. Ils sont issus d’oléo protéagineux comme le soja ou le colza, plantes qui permettent de faire de l’huile. Après extraction de l’huile hors des graines, il reste une pâte : c’est le tourteau, co-produit de la production d’huile. Ce tourteau est vendu aux éleveurs par les industries agroalimentaires.
D’autres co-produits sont également donnés aux vaches comme par exemple les drèches de brasserie (ce qui reste après la production de malt d’orge pour la production de bière) ou les pulpes de betterave (ce qui reste après l’extraction du sucre des betteraves sucrières). On peut donc dire que les vaches « recyclent » les déchets des industries agroalimentaires en leur redonnant de la valeur
Le repas d’une vache est appelé ration et est composé d’un mélange de ces différents aliments. La composition du mélange est calculée de sorte à répondre exactement aux besoins de la vache.
Focus : la traite
Pour récupérer le lait produit par une vache il faut la traire chaque jour. La tétée du veau est reproduite par les mains ou un appareil qui tire sur les trayons. Il existe différentes manières de traire qui sont apparues petit à petit dans le temps.
Initialement, les vaches étaient traites à la main. Cependant, la taille des troupeaux actuels ne permet pas une pratique aussi chronophage. Les machines de traite ont donc été inventées. Elles permettent de traire plusieurs vaches à la fois grâce à des appareils que l’éleveur place sur leurs trayons. Cette méthode requiert donc toujours une grande part de travail manuel. Aujourd’hui se développent les robots de traite. Placés dans la stabulation, ils permettent aux vaches d’aller se faire traire quand elles le désirent. Les vaches sont identifiées par un collier électronique et le robot s’occupe de la traite et de la mesure de multiples paramètres. L’éleveur contrôle chaque jour les données fournies par le robot. Visionnez les vidéos pour voir les différentes méthodes de traite.
Au niveau des quantités, une vache peut produire jusqu’à 30L de lait par jour !
Quelques chiffres
La France est le 2ème producteur de lait européen derrière l’Allemagne. 23,8 milliards de litre de lait sont collectés chaque année produits par les 3,6 millions de vaches laitières du territoire. 60% de ces vaches sont des Prim’Holstein, race d’origine hollandaise très productive et répartie partout dans le monde. Les vaches sont réparties en 58 462 exploitations qui couvrent l’ensemble du territoire. Cependant 3 régions regroupent plus de vaches laitières que les autres : ce sont la Normandie, la Bretagne et les Pays de la Loire.
En moyenne, une ferme laitière française abrite 58 vaches laitières qui produisent 385 300 litres de lait par an. Elle dispose d’une surface de 92 hectares dont 32 sont des prairies.
La plupart du temps, les éleveurs vendent leur lait à des laiteries (coopératives ou privées) qui viennent chercher le lait tous les deux jours environ dans toutes les fermes. Elles le conditionnent ou le transforment ensuite en yaourt, fromages et autres produits laitiers. Le lait produit peut aussi être transformé et vendu sur la ferme, sous forme de yaourts ou de fromage. C’est de la vente directe : l’éleveur s’occupe directement de la commercialisation de ses produits mais ce mode de vente prend beaucoup de temps.
Sources
Chiffres :
Photos :
Vidéos :
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Accéder au diaporama: https://view.genial.ly/60117cd6a9ce380d7fc148f7/presentation-filiere-vaches-laitieres-diapo
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